16.2.14

Comme un vampire en hiver

Un vampire est né dans mon nouveau chez moi ici à Göteborg. Autant vous dire qu'il a du mal à se faire au froid. La "température ressentie" qui disent à la chaîne météo. Oui, oui on la sent bien passer cette "température ressentie" sous la forme d'un vent glacial! Alors oui, c'est vrai, amis loin d'ici, surtout si vous le rencontrez ne lui demandez pas:"alors, ça va pas trop froid?", il vous dévorerait tout cru.
Il s'adapte à ce milieu hostile. Il s'équipe. Lui qui voulait me piquer mes jolies tenues made in spain, il a dû y renoncer. Il a trouvé étrange que les petits soient déguisés en bibendum avec leurs combinaisons. Tout le temps en combinaison...de ski en hiver, de pluie le reste de l'année. Car de la neige il y en a peu. En tout cas cette année il n'y en a pas eu beaucoup. Et la neige ne reste malheureusement pas longtemps ici à Göteborg... puisque la pluie prend vite le relais.
A Madrid où j'ai vécu 2 ans, pas la peine de regarder la météo. D'ailleurs, lorsqu'on discutait avec des madrilènes en se demandant quel temps il allait faire pour le week-end, on nous répondait d'un ton moqueur: "mais pourquoi tu te poses cette question? Il fait toujours beau ici!". Il pleuvait rarement et c'était drôle de constater que quand c'était le cas, il s'arrêtait de pleuvoir le matin dès qu'on mettait le nez dehors.

Ici en suède et à Göteborg en particulier, notre rapport au temps qu'il fait, à la nature qui nous entoure, change totalement. 

 C'est ainsi qu'est né un vampire dans mon nouveau chez moi à Göteborg. Il m'habite quelque fois. A force d'être sous ce ciel gris, privé de lumière du soleil, quand un rayon de soleil transperce les nuages, cette lumière m'aveugle, m'agresse. Après quelques secondes d'adaptation, je me ressaisis: vite, je cours enfiler ma troisième paire de chaussettes mon gros pull mes grosses bottes, mon manteau, mon bonnet, gants, et...et...trop tard, le soleil est parti.

Mon rapport à la nature a évolué: je guette le moindre rayon de soleil pour en profiter un maximum et je me force à sortir même s'il ne fait pas beau. Au printemps, ce n'est pas le vampire qui va m'habiter mais le lézard! Moi qui l'année passée, regardait étrangement les suédois prendre le soleil sur les bancs publics ou à la terrasse des cafés, je suis sûre que cette année, je ferai pareil, je vais lézarder au soleil! Et puis danser chaleureusement avec les suédois au MidSommar pour fêter l'été!

J'apprends aussi à m'émerveiller d'un rien, à l'affut d'un signe de vie animale qui annoncerait le retour du beau temps et du printemps prochain. Eh oui, il n'est pas rare de croiser un lièvre par ici... C'est peut-être ça aussi apprendre à vivre l'instant présent?

Je vous rassure tout de suite, ce vampire ne se nourrit pas de sang mais uniquement de délicieux mets que l'on trouve dans les traditionnels fikas suédois: thé ou chocolat à volonté, petits gâteaux et cookies, dans mon café favori. Rien de tel pour se remonter le moral... et prendre des kilos.
Joel Wåreus/imagebank.sweden.se
Je comprends mieux alors pourquoi les suédois sont si sportifs: pour E-LI-MI-NER les calories et pour se sentir vivant et compenser ainsi le manque de lumière. Moi aussi, du coup, je m'y mets! Pour lutter contre la morosité ambiante et chasser cet intrus de vampire, c'est "musique latino" avec mes garçons tous les jours et cours de nia et de zumba toutes les semaines! Et même leurs cris assourdissants me réchauffent le coeur en ce 1er hiver suédois difficile à vivre... Je comprends aussi mieux, du coup, l'intérêt et l'expertise des suédois pour le bien être: pour eux c'est VI-TAL!

Heureusement, les jours se rallongent et j'entends même les oiseaux chanter le matin! Bientôt ce vampire sera parti et qui prendra sa place?! Dalida pardi!


♫ Laissez-moi danser 
Laissez-moi
Laissez-moi danser chanter en liberté 
Tout l'été... 



1 commentaire:

  1. Haha! Comme je te comprends! Et puis pour toi qui adorait tant la chaleur madrilène, ça doit être rude! Allez courage!

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